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Accueil » L’émotion, un chemin vers l’être – Chapitre II
Nous savons que nous pouvons distinguer différentes familles d’émotions et nous avons vu les différents types de relation que nous entretenons avec les émotions. (L’émotion, un chemin vers l’être 1er chapitre)
Mais comment s’est donc construite cette relation à l’émotion ? Comment comprendre et accepter cette construction ? Approchons-nous de notre histoire humaine…
LES ÉMOTIONS DE L’EGO
1 Les environnements contenants
L’être humain est, tout au long de sa vie, soumis aux influences des contextes physiques, psychologiques, sociaux et culturels. Mais déjà dans l’utérus, le petit être reçoit de nombreuses informations. Le ventre maternel, avec tout ce qui y nourrit l’embryon puis le fœtus, du plus concret au plus subtil, constitue le premier environnement de la vie. Richard Moss appelle ce contexte, le premier environnement contenant ou environnement de soutien.
Le deuxième environnement contenant est l’environnement externe (relation à la mère, environnement psychologique, culturel, social…) dans lequel le bébé se développe après sa naissance et plus tard.L’enfant est doté d’une conscience qui, dans son premier niveau, est surtout une conscience de sensations : c’est bon, pas bon, agréable, désagréable, confortable, inconfortable, chaud, froid… Et selon la nature de l’expérience qui se présente, l’enfant va se détendre ou se crisper, se contracter dans son corps. Et bien sûr, il va apprendre très rapidement à repérer ce qui amène plaisir ou inconfort. Progressivement, il va intégrer ces schémas relationnels et s’organiser en fonction de la réponse de son environnement pour obtenir les satisfactions nécessaires à ses besoins physiologiques et aussi psychologiques. Il s’agit essentiellement des besoins d’être en sécurité, d’être aimé, approuvé, et de garder le contrôle.
Le troisième environnement contenant se construit à partir du deuxième environnement : l’enfant intériorise le sentiment de qui il est, élaborant ainsi un système de soi, une identité de base qui se stabilise vers l’âge de 6 ans et peut être appelée aussi la personnalité de survie. C’est le « je », l’ego. Au sein du troisième environnement de soutien, tous les êtres humains défendent et recréent inconsciemment et sans cesse leur identité de survie. Par conséquent la réalité qu’ils vivent, que nous vivons tous, est toujours un aspect de cette lutte pour la survie. C’est cependant à ce niveau qu’il est possible aussi de choisir d’exercer sa conscience et son pouvoir, à ce niveau qu’il est possible un jour de commencer à se réveiller. C’est souvent parce que la souffrance devient trop importante ou par révélation soudaine, une rencontre, un événement de la vie, …
La personnalité de survie qui s’est construite en relation avec les deux premiers environnements contenants est une sorte de cycle d’addiction conditionné principalement par la peur et l’espoir. Derrière le « je suis moi », il y a donc aussi l’insuffisance : « comme je suis, ça ne va pas » ou « je ne suis pas suffisamment ceci ou cela » ou « je ne suis pas ». Ce sont les deux faces de l’identité première, qui a manqué, et qui se sent déficiente. La vie devient une tentative inconsciente de compenser ce trou, de créer une « identité compensatoire » (John Welwood), c’est une autre façon de voir et de concevoir la personnalité de survie ou l’ego :
Le problème avec l’identité compensatoire, c’est qu’il n’y a pas de fond. Et tout ce qu’on fait ne parvient pas à remplir le trou. Quand on commence à compenser, on commence à réussir et on a de l’espoir. Puis on se rend compte que ça ne marche pas vraiment et c’est le désespoir. Et là est la boucle : peur → espoir → peur → espoir… qui se met en route.
Une émotion connue, repérée, apprivoisée (colère, jalousie, joie, anxiété, …) permet de maintenir la continuité de notre je-ego, de ce troisième environnement. Même si nous n’y prenons pas plaisir, et que nous nous sentons très perturbés quand elle nous capture, rien n’est menacé sauf notre image de nous-mêmes, ou bien notre idée de l’image que nous voudrions donner aux autres ou encore notre préférence pour une autre émotion. Notre sentiment identitaire de base reste indemne. Avec l’émotion apprivoisée, nous pouvons travailler sur nos émotions, les reconnaître, nous pouvons apprendre à nommer ce que nous ressentons et y trouver une cause, une raison, à un niveau ou un autre. Et ainsi nous connaitre davantage et nous accepter davantage. Mais nous restons dans le connu.
Parfois, à l’occasion souvent d’un évènement de notre vie, nous sommes submergés par des émotions soudaines, qui nous emportent, nous dévastent, nous laissent sans mots, sans sens. Ce sont les émotions inapprivoisées. Nous sommes tellement imbriqués dans le sentiment lui-même que nous n’arrivons pas à nous en distancier suffisamment pour même le décrire. On se sent noyé, dissous et dépassé. C’est comme un abîme, un trou noir qui semble nous aspirer jusqu’à la disparition : terreur, effroi, annihilation, étouffement… Il y a un amalgame du temps et de l’identité, cela donne le sentiment que ça va durer pour toujours et que nous ne sommes que cela.
Ceci suggère que certaines de ces émotions trouvent leurs racines dans les étapes précoces de notre développement, bien avant notre capacité à utiliser le langage et sont donc antérieures à notre capacité à différencier nos émotions du sentiment de nous-mêmes. Face à ces sentiments inapprivoisés, la plupart du temps, nous activons instantanément notre personnalité de survie et entrons invariablement dans une émotion apprivoisée,que nous connaissons donc. Les émotions apprivoisées sont invariablement des adaptations de survie de l’ego.
Une autre façon de regarder nos relations à l’émotion invite la question de l’interdit, l’autorisé et l’obligatoire. Depuis notre conception, nous sommes, comme nous l’avons vu, concernés par le monde qui nous entoure, à commencer par le ventre maternel, et confrontés à des impacts venus de l’extérieur, de l’autre.
En grandissant et selon ces impacts et ces « autres », nous allons éliminer certaines émotions qui vont devenir « interdites », soit parce qu’elles surviennent très tôt à un moment où nous ne sommes pas encore suffisamment différenciés et n’avons pas encore la possibilité de les distinguer du sentiment de nous-mêmes, soit parce que l’environnement ne nous fait pas suffisamment miroir, ne nous autorise pas ce ressenti et son expression. Il y a une sorte d’interdit interne qui s’installe.
De la même façon, en grandissant l’environnement nous propose des modèles émotionnels et nous allons nous y soumettre ou peut-être prendre le contre-pied. Là il y aura donc des émotions interdites et des émotions autorisées et peut être même des émotions obligatoires… Si je suis un homme je dois être en colère et la manifester par exemple.
Pour une même personne, c’est à dire pour une même organisation psychique avec les émotions, la liberté émotionnelle dépend aussi des contextes. Certaines émotions sont peut être autorisées au travail et interdites à la maison ou inversement.
Notre développement psychique et notre déploiement sont très en lien avec l’émotion et la relation à l’émotion. Une vie libre serait une vie qui ressent et laisse passer les sensations, les émotions, les pensées… C’est la réaction à nos émotions, la relation, l’attitude que nous avons avec elles qui a fait de nous et fait de nous qui nous sommes et comment nous nous comportons.
Chavas Brigitte et Blin Bernadette, Guérir l’ego, révéler l’être, le défi des thérapies transpersonnelles – Trédaniel 2009
ChavasBrigitte et Blin Bernadette, Manuel de psychothérapie transpersonnelle – Nouvelles évidences, Dunod Interéditions 2011
Moss Richard, Le mandala de l’être – Albin Michel 2008
Welwood John, Pour une psychologie de l’Eveil – La Table Ronde 2004
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